Sur les 201 personnes interpellées vendredi lors d’un rassemblement de militants pour le climat devant les locaux du gestionnaire d’actifs Amundi, 188 ont été relâchées, tandis que 13 étaient encore en garde à vue, samedi 25 mai, selon le parquet de Paris.
Vendredi matin, plusieurs dizaines de personnes avaient perturbé l’assemblée générale d’Amundi, reprochant à la société d’être l’un des principaux actionnaires de TotalEnergies. Le géant pétrolier tenait, le même jour, sa propre assemblée générale dans le quartier d’affaires de la Défense, sous haute sécurité policière.
Plusieurs centaines de militants avaient été encerclés par les forces de l’ordre, et 201 ont été placés en garde à vue pour « participation à un groupement formé en vue de commettre des violences ou dégradations », selon le parquet de Paris. Parmi eux, 186 ont vu leur procédure classée : 24 pour « absence d’infraction », 15 « pour infraction insuffisamment caractérisée », 147 pour « irrégularité de la procédure ». Deux personnes ont en outre vu une « contribution citoyenne » se substituer à leurs poursuites.
« Répression brutale »
La Préfecture de police « utilise la privation de liberté abusive comme moyen de répression », avec de lourds « dispositifs policiers mis en œuvre », s’indigne Exctinction Rebellion dans un communiqué diffusé samedi. L’association Attac a aussi fustigé « une répression brutale, disproportionnée, indiscriminée ».
Les militants de multiples organisations s’étaient rassemblés pour exiger « l’abandon » des projets phares en Ouganda et en Tanzanie, au Mozambique et en Papouasie-Nouvelle-Guinée, et « l’arrêt de tout investissement dans de nouveaux projets fossiles », une préconisation de l’Agence internationale de l’énergie.
Les manifestants avaient été rejoints par des personnalités politiques telles que la députée écologiste Sandrine Rousseau et la tête de liste des « insoumis » aux élections européennes, Manon Aubry. Des groupes représentant des communautés autochtones du Pérou et d’Ouganda étaient également présents pour exprimer leur opposition à des projets décriés de TotalEnergies dans les deux pays.