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Comme en 2019, Gitanas Nauseda et Ingrida Simonyte seront opposés au second tour de l’élection présidentielle en Lituanie, le 26 mai. Et comme, il y a cinq ans, M. Nauseda est bien parti pour l’emporter.
Après le dépouillement de la quasi-intégralité des votes exprimés dimanche 12 mai pour le premier tour, le président sortant arrive en tête avec 44 % des voix, loin devant sa première ministre qui en comptabilise près de 20 %, d’après les résultats de l’autorité électorale. Ignas Vegele, un avocat de 48 ans qui s’est fait connaître en s’opposant à la vaccination obligatoire pendant la pandémie de Covid-19, est arrivé en troisième position avec 12 % des voix. Gitanas Nauseda, un ancien banquier de 59 ans, est le favori des sondages, y compris pour le second tour.
Cette année, la campagne a été dominée par les questions de défense, Vilnius voulant renforcer sa sécurité face à la Russie voisine. Le pays balte de 2,8 millions d’habitants, une ex-république soviétique qui jouxte l’exclave russe très militarisée de Kaliningrad, craint d’être la prochaine cible si Moscou devait gagner sa guerre contre l’Ukraine.
Le président lituanien codirige, avec le gouvernement, la politique étrangère et participe aux sommets de l’Union européenne (UE) et de l’OTAN. Il doit consulter le gouvernement et le parlement pour la nomination des plus hauts fonctionnaires.
Si M. Nauseda et Mme Simonyte s’accordent sur la défense, ils divergent sur d’autres sujets. Ingrida Simonyte, 49 ans, défend des vues conservatrices en matière économique et libérale sur les questions sociales. Elle soutient notamment les partenariats entre personnes de même sexe, encore controversés dans ce pays majoritairement catholique.
« Mme Simonyte est soutenue par les électeurs du parti conservateur et les libéraux, tandis que M. Nauseda est un candidat de gauche en termes de politique économique et sociale », explique Ramunas Vilpisauskas, analyste à l’université de Vilnius.
Pas de consensus sur la Chine entre les deux candidats
La Lituanie, membre de l’Union européenne et de l’OTAN, est l’un des principaux donateurs de l’Ukraine, avec d’importantes dépenses de défense qui représentent 2,75 % de son PIB et que le gouvernement de Mme Simonyte veut porter à 3 %. Vilnius entend utiliser ces fonds pour acheter des chars et des systèmes de défense antiaérienne supplémentaires, et pour accueillir sur son territoire une brigade allemande. Berlin prévoit de stationner environ 5 000 soldats en Lituanie d’ici à 2027. Aucun des principaux candidats n’a annoncé vouloir remettre en cause ces projets.
Il n’y a en revanche pas de consensus concernant les relations avec la Chine. Les liens bilatéraux se sont tendus en 2021 lorsque Vilnius a autorisé Taïwan à ouvrir une représentation sous le nom de l’île autonome, s’écartant ainsi de la pratique diplomatique courante qui consiste à utiliser le nom de la capitale, Taipei, pour éviter de fâcher Pékin.
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La Chine, qui considère Taïwan comme une partie de son territoire et s’oppose à tout soutien à l’île susceptible de lui conférer une quelconque légitimité internationale, a en rétorsion dégradé ses relations diplomatiques avec Vilnius et bloqué ses exportations. M. Nauseda a déclaré pendant la campagne électorale qu’il voyait « la nécessité de changer le nom du bureau de représentation ». Mme Simonyte s’y oppose.