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Dix mille pas et plus. « Le fait d’avoir un TDAH [trouble déficit de l’attention avec ou sans hyperactivité] et de prendre des médicaments pour cela n’est pas une honte, et je n’ai pas peur de le faire savoir », écrivait dans un tweet Simone Biles, en 2016. L’Américaine, gymnaste la plus titrée de tous les temps, réagissait ainsi à des accusations de tricherie par des hackeurs russes qui avaient piraté des données médicales confidentielles de l’Agence mondiale antidopage (AMA). Elle et d’autres sportifs pointés du doigt ont été défendus par cette dernière, qui a confirmé que leurs médicaments étaient pris dans un cadre thérapeutique.
Aux Etats-Unis, quelques autres sportives de haut niveau, comme la lanceuse de poids Michelle Carter, médaille d’or aux Jeux olympiques (JO) de Rio (Brésil) en 2016, et la coureuse de fond Molly Seidel, médaille de bronze aux JO de Tokyo 2020, se sont exprimées dans les médias sur leur TDAH, trouble du neurodéveloppement qui se caractérise par l’association, à des degrés divers, d’un trouble de l’attention, d’une impulsivité et d’une hyperactivité physique et psychique.
Les exemples semblent plus nombreux chez les athlètes masculins, là aussi surtout américains : le nageur Michael Phelps, les basketteurs Magic Johnson et Michael Jordan, le sprinter Carl Lewis… En France, le coureur de 800 m Pierre-Ambroise Bosse a, lui, été qualifié d’hyperactif dès l’enfance.
Le TDAH féminin passe souvent sous les radars
Mais ces cas médiatisés ne sont peut-être que la partie émergée d’un iceberg. Au-delà des bienfaits de l’activité physique chez les jeunes avec TDAH (démontrés tout particulièrement sur les capacités attentionnelles), de plus en plus de chercheurs s’intéressent aux liens entre ces troubles et le sport de haut niveau.
Alors que la prévalence du TDAH est d’environ 5 % chez les enfants et les adolescents dans la population générale, elle serait de l’ordre de 7 % à 8 % chez les athlètes, selon des données citées par l’Australienne Kelly Collins (université de Brisbane), dans un éditorial publié le 30 avril dans le British journal of Sports Medicine. Elle appelle la communauté à mener des recherches sur le TDAH chez les sportives de haut niveau. « Aucune étude n’a évalué le TDAH et la manière dont il affecte spécifiquement ou directement les athlètes féminines », justifie-t-elle, soulignant que ces troubles peuvent « avoir un impact sur la récupération après une commotion cérébrale, être influencés par les fluctuations hormonales et affecter la santé mentale et les relations sociales, en particulier chez les femmes ».
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