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Les familles des otages français détenus en Iran depuis près de deux ans ont décidé d’accentuer la pression sur le régime de Téhéran afin d’obtenir leur libération. Lundi 27 mai, quatre avocats mandatés par ces familles, Mes Martin Pradel, Karine Rivoallan, Emma Villard et Alix Eichenlaub, ont saisi le groupe de travail sur la détention arbitraire du Conseil des droits de l’homme des Nations unies, à Genève. Les saisines concernent trois des quatre otages français détenus à ce jour : Cécile Kohler, Jacques Paris et Louis Arnaud.
Cécile Kohler, une professeure de lettres modernes de 39 ans, et son compagnon Jacques Paris, 70 ans, professeur de mathématiques à la retraite, avaient été arrêtés le 7 mai 2022 à la fin de leur voyage touristique en Iran « sans qu’aucun mandat ne leur soit présenté », font valoir les avocats. Ils sont détenus depuis plus de deux ans à la prison d’Evin « dans des conditions de détention inhumaines, sans accès à leurs avocats et n’ont toujours pas été jugés ».
Les autorités iraniennes les accusent de « collusion en vue d’attenter à la sécurité de l’État », affirmant qu’ils auraient rencontré et formé des syndicalistes iraniens et participé à leurs réunions.
Louis Arnaud, un consultant de 35 ans, détenu depuis le 28 septembre 2022, a, lui, été condamné à 5 ans de détention pour « rassemblement et collusion en vue de commettre des délits à l’encontre de la sécurité nationale » et « propagande contre le gouvernement iranien » sans avoir pu faire valoir ses droits, la présence de ses avocats à l’audience lui ayant été refusée. Il avait été arrêté alors qu’il se rendait avec des amis dans une salle d’escape game non loin de Téhéran. Il est incarcéré, lui aussi, à la prison d’Evin depuis plus d’un an et demi. Un quatrième citoyen français, prénommé Olivier, dont l’identité n’a pas été révélée, est également détenu en Iran depuis le 16 octobre 2022.
« Chantage permanent »
Le 7 mai, le Quai d’Orsay avait condamné par communiqué « cette politique d’otages d’État et ce chantage permanent des autorités iraniennes ». « La France dénonce la pratique odieuse de la République islamique des aveux forcés et publics, ainsi que les conditions de détention inhumaines et indignes infligées à nos compatriotes », insistait le ministère des affaires étrangères, évoquant les « charges absurdes » retenues contre des « innocents » dans des « procès de façade ».
La saisine du groupe de travail sur la détention arbitraire des Nations unies vise à déterminer si les détentions de ces prisonniers sont contraires aux normes du droit international résultant de conventions adoptées par la République islamique d’Iran, notamment la Déclaration universelle des droits de l’Homme. Les avis de ce mécanisme onusien, constitué d’un aréopage d’experts indépendants, sont non contraignants, mais leur publication contribue à « accentuer la pression diplomatique sur l’Iran », expliquent les avocats.
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