Dans un message sur les réseaux sociaux, mardi 28 octobre, Pete Hegseth, le secrétaire à la défense américain, a annoncé que les Etats-Unis ont mené lundi de nouvelles frappes contre quatre embarcations de narcotrafiquants présumés dans le Pacifique.
« Hier, sur ordre du président Trump, le ministère de la guerre a mené trois frappes létales contre quatre bateaux utilisés par des organisations désignées comme terroristes [par les Etats-Unis] se livrant au narcotrafic dans le Pacifique est (…). Quatorze narcoterroristes au total ont été tués par les trois frappes, un a survécu. Toutes les frappes ont été menées dans les eaux internationales », a-t-il détaillé sur X.
Le message est accompagné de vidéos des frappes, qui montrent deux bateaux se déplaçant à grande vitesse, dont l’un est chargé de nombreux colis. Les deux embarcations explosent soudainement avant d’être ravagées par les flammes. Une troisième frappe semble avoir visé deux bateaux à l’arrêt, côte à côte. Ils paraissent presque vides, mais au moins deux personnes sont visibles, puis une explosion détruit les deux embarcations.
Intensification des frappes américaines
Cette annonce marque une nouvelle intensification du rythme des frappes, commencées le 2 septembre et jusqu’ici espacées de plusieurs semaines. C’est la première fois que plusieurs frappes sont annoncées en une seule journée.
Pete Hegseth a expliqué que les autorités mexicaines de recherche et de sauvetage avaient « pris en charge la coordination du sauvetage » du seul survivant, sans préciser si cette personne resterait sous leur garde ou serait remise aux Etats-Unis.
Deux personnes avaient survécu à une frappe en octobre, l’armée américaine les avait alors secourues avant de les rapatrier en Colombie et en Equateur. Le bilan des 13 frappes rendues publiques depuis le début de septembre s’élève désormais à au moins 57 morts.
Pete Hegseth a de nouveau établi un parallèle entre les opérations contre le narcotrafic et la guerre contre le terrorisme menée après les attentats du 11 septembre 2001. Il a affirmé : « [les cartels] ont tué plus d’Américains qu’Al-Qaïda, et ils seront traités de la même manière. »
Le président Donald Trump a lui aussi justifié ces frappes, en déclarant que les Etats-Unis étaient engagés dans un « conflit armé » contre les cartels de la drogue, et en qualifiant ces organisations criminelles de combattants illégaux, d’après la même base juridique que celle qui était utilisée par l’administration de George W. Bush pour la guerre contre le terrorisme.
Cependant, l’administration Trump n’a fourni aucune preuve pour étayer ses affirmations concernant les bateaux visés, leur lien avec les cartels de la drogue, ou l’identité des personnes tuées par ces frappes. Le président colombien, Gustavo Petro, a accusé les Etats-Unis d’« exécutions extrajudiciaires » dans les Caraïbes et le Pacifique.
De son côté, le président de l’Equateur, Daniel Noboa, a évoqué mardi la possible installation d’une base militaire étrangère dans l’archipel des Galapagos. « Il faut bien clarifier la raison du choix de l’île Baltra », où se situe l’aéroport qui permet d’accéder à l’archipel classé au Patrimoine mondial de l’humanité pour sa faune et sa flore uniques au monde, a déclaré Daniel Noboa, un des principaux alliés de Donald Trump en Amérique du Sud. « Premièrement, la pêche illégale ; deuxièmement, le trafic de drogue ; troisièmement, le contrôle sur le trafic de carburants qui provient de là-bas », a-t-il détaillé.












