Cet été, lorsque les touristes emprunteront le long ruban d’eau qui serpente entre Bordeaux (Gironde) et Sète (Hérault), le paysage aura de nouveau changé. Depuis une quinzaine d’années, Voies navigables de France (VNF), l’établissement public qui gère pour l’Etat le canal dit des Deux-Mers, tente de céder son patrimoine bâti. En premier lieu, ses maisons éclusières, parsemées sur 430 kilomètres, le long du canal du Midi au sud de Toulouse, et sur le canal latéral vers Bordeaux.
Il y aurait environ 450 de ces maisons ou bâtisses le long du parcours, la plupart abandonnées au fil de la mécanisation des passages aux écluses, et donc de la disparition du personnel qui y travaillait et y habitait autrefois. « Nous sommes dans une stratégie de reconversion des bâtiments qui ne sont plus utiles. Pour cela, grâce à une nouvelle législation datant de 2016, nous lançons chaque année des appels d’offres en vue de mettre en place des concessions », souligne Elvyre Lassalle, cheffe du service de développement au sein de VNF Sud-Ouest.
Il s’agit de favoriser des programmes mixtes permettant de se loger, se restaurer, se reposer, se cultiver, réparer, proposer des services de première nécessité pour les 100 000 touristes qui empruntent, d’avril à octobre, en bateau péniche ou à vélo, l’ouvrage construit par Pierre-Paul Riquet à la fin du XVIIe siècle.
Une redevance annuelle
Guinguettes, restaurants, gîtes, ateliers de réparation de vélos, associations : une centaine de ces bâtisses, souvent en mauvais état, ont été restaurées et vivent à nouveau depuis les débuts de ces opérations. Le 15 avril, l’appel à projets se clôturait pour sept sites concernés, dont la maison du site éclusier de Pellaborie à Montech (Tarn-et-Garonne), celle de Laval à Gardouch en Haute-Garonne, ou, dans l’Aude, celle de La Peyruque, à Saint-Martin-Lalande.
Les lauréats seront connus d’ici à la fin de l’année. VNF s’engage à réparer la toiture et l’assainissement du lieu, au nouveau locataire de réaliser les autres travaux pour disposer de son contrat d’occupation temporaire. Car l’établissement public ne vend pas ses « bijoux de famille », mais les loue, sous forme de concession et, donc, de redevance annuelle à acquitter, pour une période de dix-huit à quarante ans maximum. « La redevance est calculée avec un expert immobilier, après une analyse de marché et en fonction du projet présenté », précise Mme Lassalle, ajoutant que cette redevance se situe en 5 000 et 10 000 euros par an selon les endroits.
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