Ils ne portent ni bandeaux, ni l’écusson vert des Brigades Ezzedine Al-Qassam, mais les hommes de la branche armée du Hamas sont bien là, la tête cachée par une cagoule et une casquette noire. Fusil pointé vers le ciel d’une main, l’autre occupée à canaliser la foule rassemblée à Khan Younès, ils encadrent, lundi 13 octobre, l’accueil des quelque deux mille détenus palestiniens libérés par Israël dans la première phase du cessez-le-feu, qui doit mettre fin à vingt-quatre mois d’une offensive qui a transformé la bande de Gaza en champ de ruines.
Longtemps restés invisibles, donnant l’impression d’un vide total du pouvoir à Gaza, les cadres du mouvement islamiste prouvent qu’ils sont toujours aux commandes et capables de coordonner le processus complexe d’échanges de prisonniers. La première étape a débuté lundi matin avec la libération des otages israéliens, dans une sobriété inédite, loin des mises en scène qui avaient marqué les remises précédentes. Escortant discrètement les bus du Croissant-Rouge transportant les détenus palestiniens à leur arrivée par la frontière égyptienne de Rafah, le Hamas réaffirme sa position de force dominante, capable de se réorganiser du jour au lendemain.
Il vous reste 81.56% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.