Le sort du président iranien Ebrahim Raïssi et du chef de la diplomatie Hossein Amir Abdollahian n’était pas encore connu, dimanche 19 mai au soir, après le crash de leur hélicoptère dans le nord-ouest de l’Iran, qu’un message de soutien et une offre d’assistance ont été envoyés par l’Arabie saoudite à la République islamique d’Iran. Un message à la mesure du climat de détente que cherchent à préserver le leader du monde sunnite et son rival chiite, depuis l’accord scellé en mars 2023, et ce, sur fond d’escalade régionale dans le sillage de la guerre entre Israël et le Hamas palestinien dans la bande de Gaza.
Dans les heures qui ont suivi l’annonce officielle de la mort des deux dirigeants lundi, les messages de condoléances ont afflué, tant de la part des alliés traditionnels de l’Iran au sein de « l’axe de la résistance » à Israël que de ses traditionnels rivaux sunnites. Des messages dénués d’alarmisme. Leur mort ne devrait pas modifier la politique étrangère de la République islamique dans la région : ni dans son soutien au Hamas et à ses alliés au Liban, en Syrie, en Irak et au Yémen, ni dans sa volonté de préserver la détente avec les pays du Golfe.
Deuil national au Liban et en Syrie
Des messages sobres de « solidarité » ont été partagés par le président émirati, Mohammed Ben Zayed, et l’émir du Qatar, cheikh Tamim Ben Hamad Al Thani. Ils avaient rencontré le président Raïssi, pour la première fois, avec leurs partenaires arabes et musulmans lors d’un sommet exceptionnel sur la situation à Gaza, à Riyad, en novembre 2023. Des messages plus emphatiques ont fait écho aux leurs chez les alliés de l’Iran. Le Liban et la Syrie ont décrété trois jours de deuil national.
Le Hezbollah libanais a, lui, déploré la mort du « président martyr [qui] était pour [lui] un grand frère et un appui solide », un « protecteur des mouvements de résistance », rendant également hommage à Amir Abdollahian. Protégé de l’Iran et du Hezbollah, le Hamas a salué en la personne du président iranien défunt « un soutien à la résistance palestinienne », soulignant « ses efforts indéfectibles en faveur des Palestiniens » depuis le début de la guerre à Gaza.
Ces messages exagèrent le rôle que jouaient les deux hommes auprès de « l’axe de la résistance » et dans la politique d’expansionnisme iranien. Ils témoignent davantage d’une marque de respect envers le Guide suprême, Ali Khamenei, véritable figure décisionnaire en Iran, qui perd ici deux de ses plus fidèles serviteurs au sein de l’Etat. Il s’appuie, dans la région, sur les gardiens de la révolution et leur unité d’élite pour les opérations extérieures, la force Al-Qods, placés directement sous ses ordres.
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