![](https://i1.wp.com/img.lemde.fr/2024/05/20/0/108/1383/922/1440/960/60/0/56bd450_1716224643279-the-apprentice.jpg?w=1200&resize=1200,0&ssl=1)
SÉLECTION OFFICIELLE – EN COMPÉTITION
Retenu à Cannes, dans la sélection Un certain regard, en 2018, pour son remarquable Border, Ali Abbasi est ensuite passé par la grande porte de la compétition, avec Les Nuits de Mashhad (2022), polar trivial sur la traque d’un tueur en série, qui valut à son actrice, Zar Amir Ebrahimi, le prix d’interprétation féminine. Le cinéaste danois, d’origine iranienne, franchit à nouveau le saint des saints, cette année, pour son quatrième long-métrage, The Apprentice. Un film plus classique et conventionnel que les précédents, dont la production est en partie américaine (une première pour le réalisateur). Son sujet l’est, quant à lui, à 100 %, puisqu’il concerne les premières années de la carrière de Donald Trump, l’ancien président des Etats-Unis aujourd’hui en lice pour un second mandat, jugé devant le tribunal pénal de Manhattan pour, entre autres affaires, des paiements dissimulés.
Loin de cette actualité, The Apprentice ne va pas non plus jusqu’aux années qu’évoque son titre. Lequel reprend celui du programme de télé-réalité produit et animé par Donald Trump de 2004 à 2017, dans lequel des candidats issus du monde des affaires s’affrontaient durant plusieurs semaines pour décrocher un poste de cadre supérieur au sein d’une entreprise. L’émission battit des records d’audience, popularisa son animateur, ainsi que l’expression « You’re fired ! » (« Vous êtes viré ! »), dont il usait et abusait. La phrase donne un aperçu de l’esprit régnant. Le film d’Ali Abbasi, railleur, revient à sa source.
Lois de la réussite
Quand le film commence, Donald Trump (l’impeccable Sebastian Stan) travaille pour l’entreprise paternelle, spécialisée dans la location de logements. Entreprise soudain visée par une enquête du département de la justice, portant sur des soupçons de discriminations envers les demandeurs noirs. Parmi les avocats chargés de défendre le dossier épineux se trouve Roy Cohn (Jeremy Strong, très scorcésien), dont la notoriété fut acquise dans les années 1950. Il était alors conseiller du sénateur McCarthy.
En Roy Cohn, le jeune Trump trouve un second père qui, contrairement au sien, l’encourage dans ses ambitions, un mentor qui lui inculque les lois de la réussite, « attaquer, toujours nier, ne jamais s’avouer vaincu ». Très vite, l’élève dépassera le maître, à qui il tournera violemment le dos dès la richesse acquise. Désormais promoteur immobilier, Donald Trump voit grand, très grand. L’économie américaine traverse une crise, il achète alors des parts dans le Commodore Hotel de New York, établissement vétuste qu’il rénovera à grands frais, le transformant en prestigieux gratte-ciel.
Il vous reste 28.89% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.