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Ce devait être une journée de décélération avant le grand final, les plaidoiries à venir des deux parties. Mais un procès pénal est un corps vivant et imprévisible, surtout lorsque l’accusé s’appelle Donald Trump. La salle d’audience de la cour criminelle de Manhattan a vécu, lundi 20 mai, deux rebondissements inattendus. L’un des témoins phares de l’accusation, Michael Cohen, a reconnu qu’il avait volé de l’argent à son ancien employeur, la Trump Organization. Puis le second et principal témoin appelé par la défense, pourtant rompu à ces enceintes judiciaires, a tant exaspéré le juge Juan Merchan que ce dernier a fait évacuer la salle.
On avait passé 15 heures lorsque Joshua Steinglass, l’adjoint du procureur, prononça les mots tant attendus : « Votre honneur, l’accusation en a terminé. » Après cinq semaines de procès contre Donald Trump pour « falsification de documents comptables », il s’agissait d’un moment important. La fin approche. Les plaidoiries seront un moment fondamental pour les deux parties, sans doute en début de semaine prochaine. Elles chercheront à reconstituer, chacune à sa façon, les pièces matérielles éparpillées et les témoignages livrés au fil des jours d’audience. L’accusation voudra confirmer sa démonstration au sujet d’une conspiration, visant à protéger le candidat Trump contre tout scandale sexuel, avant l’élection présidentielle de 2016. Les avocats du prévenu, eux, comptent torpiller cette présentation en introduisant le doute à chaque point névralgique.
Lundi, la fin de l’audition de Michael Cohen, ancien homme à tout faire du milliardaire devenu témoin clé contre lui, a illustré ces deux approches. Il a fallu revenir, une nouvelle fois, en octobre 2016. Michael Cohen gère alors plusieurs incendies en même temps. L’avocat de Donald Trump s’efforce de prémunir son patron, confronté à Hillary Clinton, contre toute révélation compromettante de la part d’une ex-maîtresse, Stormy Daniels, actrice de films X.
Satisfaire l’ego de Trump
Mais Michael Cohen suit aussi d’autres dossiers, comme une tentative d’extorsion contre Tiffany Trump, l’une des filles du milliardaire, ou encore un investissement personnel complexe dans une affaire de licences de taxis. Todd Blanche, l’avocat principal de l’ancien président, insiste sur ces préoccupations multiples. Puis il s’attaque aux paiements effectués à Michael Cohen par Donald Trump, une fois à la Maison Blanche, sous forme de chèques mensuels. Sa stratégie est claire : convaincre les jurés que cet argent correspond à la poursuite de ses conseils juridiques auprès du président mais aussi de la première dame, Melania Trump. Le montant – 420 000 dollars – a été convenu entre l’avocat et le PDG de la Trump Organization, Allen Weisselberg, aujourd’hui incarcéré. Il dépasse largement les 130 000 dollars versés par le témoin à Stormy Daniels, en catastrophe, juste avant l’élection présidentielle, et dont la défense ne justifie toujours pas l’existence.
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