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A chaque établissement, son organisation pour la mise en place de groupes en français et en mathématiques en classes de 6e et en 5e, à la rentrée 2024. Les 7 000 collèges français sont en train d’adapter à leur contexte la mesure annoncée en décembre 2023 par Gabriel Attal, alors ministre de l’éducation nationale, « pour élever le niveau des élèves ».
L’arrêté du 15 mars et la note de service qui l’accompagne ont ouvert la voie à cette souplesse, en appelant à créer des groupes « constitués en fonction des besoins des élèves identifiés par les professeurs » et non à des « groupes de niveau » stricto sensu. Dix semaines de regroupement en classe entière maximum sont prévues dans l’année. L’entourage de la ministre de l’éducation, Nicole Belloubet, le revendique : « Il n’est pas question de plaquer le même modèle pour un collège avec deux, six ou huit classes par niveau », même s’il assume la nécessité de mettre en place ces groupes « pour faire réussir tous les élèves ». Un vade-mecum de quarante pages, publié par le ministère mi-mai pour « construire les groupes de besoin », détaille ces principes.
Du côté des syndicats d’enseignants, où l’opposition à ce projet reste vive, on cherche toutes les brèches possibles pour atténuer voire annihiler une réforme qui va, selon eux, accentuer le tri social des élèves. Au Syndicat national des lycées, collèges, écoles et du supérieur, on recommande ainsi de faire coïncider groupe et classe, arguant que « le besoin des élèves, c’est avant tout la stabilité », comme l’exprime son président, Jean-Rémi Girard. Le SNES-FSU invite, lui, ses adhérents à investir les conseils d’administration des collèges pour faire voter la constitution de groupes hétérogènes. « Nous n’allons pas désobéir, mais appliquer les textes. Le code de l’éducation pose comme principe l’autonomie des établissements pour répartir les élèves. Or, le code de l’éducation est supérieur à un arrêté dans la hiérarchie des normes juridiques », souligne Sophie Vénétitay, secrétaire générale du syndicat.
Tensions en salle des professeurs
Sur le terrain, les acteurs constatent la diversité des architectures explorées, et même des consignes données. « Selon les académies, la souplesse accordée peut être plus ou moins forte. On passe selon les endroits de l’autonomie à la rigidité », note Sylvie Perron, secrétaire nationale à la CFDT en charge des personnels de direction.
Si tout n’est pas encore calé, les dispositifs à l’étude dépendent beaucoup des moyens obtenus, le plus souvent jugés insuffisants. La constitution des emplois du temps pour la rentrée vire au casse-tête selon la dotation reçue et à quel point les équipes de direction veulent, ou peuvent, prendre sur leurs marges budgétaires – à savoir le nombre d’heures qui leur restent pour mettre en place des options, des demi-groupes ou des projets pédagogiques.
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