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Les préparatifs ont pris plusieurs semaines. L’Olympique lyonnais (OL), le Paris-Saint-Germain (PSG) et les autorités n’ont pourtant pu éviter des affrontements entre supporteurs ultras, avant la finale de la Coupe de France, disputée samedi 25 mai, à Lille. A l’heure du bilan, chacun se renvoie la balle.
Selon des éléments recueillis auprès de la préfecture du Nord, dix-huit bus parisiens et quinze bus lyonnais transportant les ultras étaient attendus pour la rencontre, classée à très haut risque. Pour éviter tout débordement, les autocars lyonnais avaient rendez-vous à 15 h 15 sur l’aire de Rumaucourt (Pas-de-Calais), sur l’autoroute A26, afin d’être escortés par quatre-vingts compagnies républicaines de sécurité (CRS) jusqu’au stade, distant d’une soixantaine de kilomètres.
Les bus parisiens devaient se retrouver sur une autre autoroute, 15 kilomètres plus loin et une heure quinze plus tard : sur un parking du péage de Fresnes-lès-Montauban (Pas-de-Calais), sur l’autoroute A1, attendus, là aussi, par quatre-vingts CRS.
« Rixes très violentes »
C’est alors que le plan a dérapé, explique-t-on à la préfecture. « Sur les quinze bus d’ultras lyonnais, huit ont stationné à l’aire de Fresnes-lès-Montauban avant l’arrivée des Parisiens », ne respectant pas le point de rendez-vous. Les policiers ont fait remonter les supporteurs de l’OL dans leurs autocars pour partir au plus vite au stade avant que les bus parisiens n’arrivent sur la même aire.
Restaient sept bus lyonnais, toujours en route. Quatre sont arrivés sur l’aire de Rumaucourt, mais trois étaient en retard, selon la préfecture. A l’arrivée de ces trois bus retardataires, l’un ne s’est pas arrêté et a poursuivi sa route jusqu’au péage de Fresnes. « Voyant cela, les autorités [ont incité] les supporteurs des six bus lyonnais restant à remonter pour rattraper le bus qui ne [s’était] pas arrêté », poursuit-elle, mais l’autocar lyonnais est arrivé seul et sans escorte au péage de Fresnes. « C’est là que [se sont déroulés] les incidents avec les supporteurs parisiens à proximité », dit-elle.
Des coups s’échangent, des fumigènes sont lancés de part et d’autre. L’un d’eux provoque l’incendie du bus lyonnais, qui finit totalement calciné. Le préfet du Nord, Bertrand Gaume, a parlé samedi soir de « rixes très violentes ». « On avait en face de nous des gens qui étaient inintelligibles à la raison, mais qu’on a su séparer rapidement », grâce aux escortes des deux convois, assure-t-on à la préfecture.
« Erreur manifeste de parcours »
Les affrontements ont fait trente blessés légers parmi les supporteurs (bleus, contusions…) et huit parmi les policiers, toujours selon la préfecture du Nord. Le bus lyonnais « n’aurait jamais dû se trouver sur cette route, car, comme le prévoyaient les autorités, celle-ci était exclusivement réservée aux supporteurs parisiens », avait insisté samedi soir le Collectif ultras Paris, selon lequel les Parisiens ont dû se « défendre ».
Selon l’OL, « les cars affrétés par les supporteurs du KOP Virage nord se sont bien rendus au bon point de rendez-vous de l’escorte de police, où ils ont été pris en charge par les forces de l’ordre, avec, pour certains, du retard suite à un accident de la circulation lors du départ ». C’est « l’escorte de police » qui aurait décidé, « pour des raisons encore à déterminer », de « faire passer sept cars lyonnais au milieu des dix-huit cars parisiens rassemblés au péage de Fresnes ». Une « erreur manifeste de parcours » qui a conduit aux violences dont l’origine n’est, selon le club, pas « clairement établie ». Aucun représentant du PSG n’a pu être contacté, selon l’Agence France-Presse.