Au moins dix-neuf personnes ont été tuées lors d’une attaque des Forces démocratiques alliées (ADF, selon son sigle anglais), dans la nuit du dimanche 12 au lundi 13 octobre, dans le village de Mukondo, dans l’est de la République démocratique du Congo (RDC), où ce groupe armé multiplie les tueries de civils.
Les rebelles ont mené une incursion dans ce village situé sur le territoire de Lubero, et « ont égorgé dix-neuf personnes », a déclaré à l’Agence France-Presse (AFP) le colonel Alain Kiwewa, administrateur militaire de ce territoire. « Il y a eu des maisons et des boutiques incendiées » et « un déplacement massif de la population » locale, a-t-il ajouté.
C’est au nord de la zone contrôlée par le Mouvement du 23 mars (M23) que l’ADF, un groupe formé par d’anciens rebelles ougandais et qui a prêté allégeance à l’organisation Etat islamique, commet des massacres à répétition, dans les territoires du nord de la province du Nord-Kivu et dans celle de l’Ituri.
En septembre, les Forces démocratiques alliées avaient déjà tué plus de 89 personnes dans des attaques similaires. Selon un décompte de l’AFP, 180 civils ont été tués depuis juillet.
Les autorités avaient été prévenues du risque d’attaque
A Mukondo, seize civils et un militaire congolais ont été identifiés parmi les victimes ; plusieurs personnes ont par ailleurs été kidnappées par les assaillants, a assuré à l’AFP Kambale Maboko, président de la société civile locale. « Il y a eu des alertes mais elles n’ont pas été prises en compte, et voilà le bilan, qui est très lourd », a-t-il déploré, insistant sur le fait que les autorités avaient été prévenues du risque.
Si, depuis 2021, des militaires ougandais sont déployés aux côtés de l’armée congolaise dans l’est de la RDC pour lutter contre les rebelles de l’ADF, cette opération conjointe baptisée « Shujaa » peine à endiguer les tueries de civils.
Dispersées en plusieurs groupes, les Forces démocratiques alliées attaquent en priorité des villageois sans défense, se retirant ensuite dans les immenses forêts qui couvrent la région avant l’arrivée de renforts, rendant leur traque particulièrement difficile.
L’est de la RDC, où une multitude de groupes armés et de milices sont présents, est en proie à des violences depuis trente ans. Si, fin juin, la RDC et le Rwanda, ce pays soutenant le M23, ont signé un accord de principe à Washington, ce dernier n’a toutefois pas mis fin aux violences.
