Aujourd’hui, le rap s’est hissé au sommet. Depuis une décennie, ses stars, encore presque exclusivement masculines, dominent la scène musicale hexagonale. Leur puissance ne se mesure pas seulement à ces stades remplis en un temps record, aux milliards de streams, aux albums écoulés par dizaines de millions ou aux centaines de millions de vues sur YouTube. Car au-delà de ces chiffres vertigineux, ce genre musical bouleverse la langue française, influence la mode, questionne la société et façonne une certaine vision du monde. Le rap redessine aujourd’hui l’imaginaire collectif de millions de Français bercés à PNL, Jul, Werenoi, Gims, SCH et d’autres.
En dix ans, de 2015 à 2025, tout a basculé : explosion du genre reconfiguré par le numérique ; affaiblissement progressif des géants de l’industrie musicale. Les rappeurs ont de façon spectaculaire renversé le rapport de force avec les maisons de disques : les contrats se signent à leurs conditions, les avances atteignent des millions. Ces artistes ont tous imposé leur façon de faire : celle d’entrepreneurs ultracapitalistes, aussi décomplexés que déterminés.
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