Olivier Gabet est le directeur du département des objets d’art au Louvre, qui comprend des objets variés, allant des statuettes et objets liturgiques, jusqu’aux bijoux, costumes et armes. A la suite du cambriolage subi par la Galerie d’Apollon, il fait le point sur la valeur des bijoux volés, sur les perspectives de restauration de la couronne abîmée, et sur l’émoi médiatique provoqué par l’affaire.
Comment les équipes de conservation ont-elles vécu le vol et le tsunami médiatique qui a suivi ?
Les équipes l’ont ressenti de façon très violente, notamment parce que beaucoup des œuvres volées avaient été achetées relativement récemment et qu’Anne Dion, la directrice adjointe du département, a été pendant près de quarante ans l’une des personnes, avec mes prédécesseurs, qui a le plus contribué à ces acquisitions. Il y a quelque chose qui tient évidemment du choc, du vertige et de la sidération. J’ai été saisi par la colère qui s’est exprimée et que je peux comprendre en tant que citoyen, mais aussi profondément marqué par le déferlement d’images, de caricatures, d’informations parfois parcellaires, erronées, voire complètement fausses, qui circulent à très grande vitesse, sur les réseaux sociaux. Dans ce fracas, il est toujours complexe de revenir aux faits et d’expliquer.
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