Coup de théâtre. Le débat vient à peine de reprendre à l’Assemblée nationale, lundi 27 octobre après-midi, quand le ministre de l’économie, Roland Lescure, demande une suspension de séance. Dix minutes plus tard, un amendement gouvernemental aussi inattendu que massif surgit dans le débat. Il propose d’alourdir de 2 milliards d’euros la surtaxe prévue sur les profits des entreprises, en la concentrant sur les plus grandes d’entre elles. Au lieu des 4 milliards d’euros initialement envisagés, elle passerait à 6 milliards, afin d’« équilibrer le budget ».
« Folie fiscale ! », dénonce Laurent Wauquiez (Les Républicains, LR). Dans l’instant, d’autres amendements et sous-amendements fleurissent. Ils proposent les uns de redescendre à 2 milliards d’euros, les autres de monter, au contraire, à 7 ou 8 milliards. Une demi-heure plus tard, l’amendement du gouvernement est adopté grâce à la gauche et au MoDem, tandis que les députés macronistes et LR se divisent, l’extrême droite et Horizons votant contre. « Il n’y a aucune confiscation à demander à ces 400 plus grandes entreprises un certain effort dans les moments très difficiles que nous connaissons », avait plaidé, un peu plus tôt, Philippe Brun, le « Monsieur budget » du Parti socialiste.
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