Si c’est la bande de Gaza qui a reçu le plus de frappes ces vingt-quatre dernières heures, le ministère de la santé de l’Autorité palestinienne a annoncé la mort d’une personne en Cisjordanie occupée lors d’un raid israélien dans le nord du territoire palestinien. L’armée israélienne, sollicitée par l’Agence France-Presse (AFP), n’a pas commenté ces informations dans l’immédiat.
Le ministère de la santé de la bande de Gaza a fait état, dans un communiqué, d’un mort et de cinq blessés, dont deux grièvement, « à la suite d’une frappe de l’occupation [Israël] dans le camp de Nour Shams [dans la région de] Tulkarem ». Le Croissant-Rouge palestinien a dit traiter deux personnes blessées par « des éclats d’obus à la suite d’une frappe sur une maison dans le camp de Nour Shams », tout en précisant qu’un incendie avait empêché ses équipes d’intervenir au plus tôt.
En parallèle, le Jihad islamique palestinien a affirmé qu’un combattant de sa branche armée avait été tué dimanche 30 juin dans une frappe israélienne près de Tulkarem, dans le nord de la Cisjordanie occupée. Sollicitée par l’AFP, l’armée israélienne n’a pas commenté ces informations dans l’immédiat.
Reste que ce sont les secteurs de Chadjaya, dans la ville de Gaza, de Rafah et de Khan Younès, dans le sud de la bande de Gaza, qui ont subi les attaques les plus violentes, dimanche 30 juin, causant encore des dizaines de morts dans ce territoire palestinien assiégé depuis les attaques du 7 octobre.
• L’armée israélienne continue ses assauts à Chadjaya et à Rafah
Les bombardements de l’armée israélienne se sont poursuivis sur la bande de Gaza, notamment dans le nord du territoire, dimanche 30 juin. A Chadjaya, les assauts terrestres des forces d’Israël continuent depuis le lancement des opérations, jeudi 27 juin, dans ce quartier à l’est de la ville de Gaza.
« Nos forces sont en opération à Rafah, Chadjaya, partout dans la bande de Gaza », a affirmé, dimanche 30 juin, Benyamin Nétanyahou, le premier ministre israélien, devant le cabinet de guerre. « Des dizaines de terroristes sont éliminés chaque jour. C’est un combat difficile que nous menons au sol, parfois au corps-à-corps, et aussi sous terre », a-t-il ajouté.
L’armée israélienne avait annoncé, samedi 29 juin, avoir « éliminé plusieurs terroristes, découvert des armes, mené des raids ciblés sur des positions de combat piégées » et avoir « frappé des dizaines d’infrastructures terroristes dans le secteur ». Une situation de crise qui a poussé à la fuite « des dizaines de milliers de civils », selon la défense civile palestinienne.
Entre 60 000 et 80 000 personnes, selon le bureau de coordination des affaires humanitaires des Nations unies (OCHA), ont fui l’est et le nord-est de la ville de Gaza après l’ordre d’évacuation donné, jeudi 27 juin, par l’armée israélienne. « Les gens sont piégés dans leurs maisons à Chadjaya. Il est difficile de sortir du quartier sous les bombardements », s’est alarmé un témoin à l’AFP. « Notre vie est devenue un enfer », a-t-il ajouté.
Si les affrontements se sont plutôt concentrés dans le nord de la bande de Gaza, dimanche 30 juin, le sud n’a pour autant pas été épargné par les bombes. De nombreuses frappes aériennes de l’armée israélienne ont visé, pendant la nuit, différents secteurs de Rafah et de Khan Younès, selon un correspondant de l’AFP.
Le Monde Application
La Matinale du Monde
Chaque matin, retrouvez notre sélection de 20 articles à ne pas manquer
Télécharger l’application
Une frappe sur une maison dans le nord-ouest de Rafah a fait six morts, selon des secouristes et des médecins. Des tirs d’artillerie, d’après des témoins, ont aussi visé plusieurs secteurs du sud de la ville. L’armée israélienne a annoncé, dimanche 30 juin, poursuivre ses opérations à Rafah et dans le centre de la bande de Gaza.
Les négociations sont toujours au point mort
A Tel-Aviv, des milliers de manifestants se sont à nouveau rassemblés, samedi 29 juin, pour réclamer le retour des otages et protester contre Benyamin Nétanyahou, très critiqué pour sa gestion de la guerre.
Une ex-otage, libérée le 8 juin avec trois autres captifs lors d’une opération de l’armée israélienne, a lancé un appel à leur libération dans un message vidéo. « Bien que je sois rentrée chez moi, nous ne pouvons pas oublier les otages qui sont toujours en captivité aux mains du Hamas, et nous devons faire tout ce qui est en notre pouvoir pour les ramener à la maison », a-t-elle déclaré.
Oussama Hamdane, un haut responsable du Hamas basé à Beyrouth, a affirmé samedi 27 juin que les négociations en vue d’un accord avec Israël sur un cessez-le-feu et la libération d’otages n’ont mené à aucune avancée. Il a ajouté que son mouvement avait reçu, lundi 24 juin, la dernière proposition américaine, mais que celle-ci n’apportait « rien de nouveau ».
Un plan, présenté fin mai, par le président américain, Joe Biden, proposé selon lui par Israël, est resté lettre morte face aux exigences inconciliables des deux camps. Benyamin Nétanyahou veut poursuivre la guerre jusqu’à la défaite totale du Hamas et la libération de tous les otages, tandis que le mouvement palestinien exige un cessez-le-feu permanent et un retrait israélien total de Gaza.
Les craintes de voir le conflit se propager au Liban se sont récemment amplifiées avec des menaces échangées par Israël et le Hezbollah, un mouvement islamiste allié du Hamas. Depuis le 7 octobre, les échanges de tirs sont presque quotidiens entre l’armée israélienne et le Hezbollah à la frontière israélo-libanaise et ont poussé à la fuite des dizaines de milliers d’habitants des zones frontalières dans le sud du Liban et le nord d’Israël.
• 43 personnes ont été tuées ces dernières vingt-quatre heures
Selon des données publiées, dimanche 30 juin, par le ministère de la santé du Hamas, la guerre avec Israël a fait 37 877 morts dans le territoire palestinien. Au moins 43 personnes ont été tuées ces dernières vingt-quatre heures, a-t-il informé dans un communiqué, ajoutant que 86 969 personnes avaient été blessées dans la bande de Gaza depuis le 7 octobre.
32 hôpitaux, sur les 36 que compte la bande de Gaza, ont été endommagés. Parmi eux, 20 sont hors service, selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS). Louise Wateridge, chargée de mission de l’agence des Nations-Unies pour les réfugiés palestiniens (UNRWA), a qualifié, vendredi 28 juin, de « désastreuses » les conditions de vie dans le territoire, où l’aide humanitaire arrive au compte-gouttes.
Depuis l’attaque du 7 octobre, menée par le Hamas sur le territoire d’Israël, 1 195 personnes ont été tuées, majoritairement des civils, selon un décompte de l’AFP établi à partir de données officielles israéliennes. Durant l’attaque, 251 personnes ont été enlevées, dont 116 sont toujours retenues en otages à Gaza, parmi lesquelles 42 sont mortes, selon l’armée israélienne.