Mercredi 10 septembre, Ashur Sarnaya, un chrétien d’Irak de 45 ans en situation de handicap, était assassiné tandis qu’il était en train de tourner un de ses habituels directs en vidéo sur TikTok consacré à la religion chrétienne. Ce soir-là, son assassin l’avait attendu au pied de son immeuble lyonnais, où l’influenceur chrétien, qui se déplaçait en chaise roulante, vivait depuis une dizaine d’années. Devant les internautes, témoins involontaires horrifiés de cet assassinat, il avait frappé Ashur Sarnaya à la gorge avec un couteau avant de s’enfuir à pied.

Alors que le suspect était en cavale et que son mobile demeurait incertain, le parquet de Lyon a ouvert, le 22 septembre, une information judiciaire pour « assassinat », le Parquet national antiterroriste restant « en observation », comme il est d’usage lorsque le caractère terroriste d’une attaque n’est pas établi. Mais l’instruction vient de connaître deux importants rebondissements.

Après trois semaines de traque, le principal suspect, un Algérien de 27 ans visé par un mandat d’arrêt européen délivré par la justice lyonnaise, a été interpellé le 2 octobre à Andria (Pouilles), dans le sud de l’Italie. Il est toujours aux mains des autorités italiennes, dans l’attente d’une décision concernant sa remise à la justice française.

« Eléments nouveaux » dans l’enquête

Deuxième rebondissement, une semaine plus tard : le 9 octobre, le juge d’instruction lyonnais chargé de l’enquête s’en est dessaisi au profit du pôle antiterroriste du tribunal de Paris. Dans un communiqué commun, publié lundi 13 octobre, le procureur de Lyon, Thierry Dran, et le procureur national antiterroriste, Olivier Christen, expliquent que, « au regard des dernières avancées de l’enquête intervenues sur commission rogatoire », l’information judiciaire a été étendue aux infractions d’« assassinat en relation avec une entreprise terroriste » et d’« association de malfaiteurs terroriste ».

En attendant l’extradition du suspect, la justice communique très prudemment sur ce dossier. Une source judiciaire précise seulement au Monde que la saisine de la justice antiterroriste a été motivée par des « éléments nouveaux » apparus au cours de l’instruction lyonnaise permettant de penser que cet assassinat avait pour but de « troubler gravement l’ordre public par l’intimidation ou la terreur », soit les termes définissant un acte terroriste en droit français.

Il vous reste 46.28% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.

Partager

Leave A Reply

Exit mobile version