On aurait presque pu entendre des « oufs » de soulagement du côté du Paris Saint-Germain (PSG) le 18 décembre 2023 quand, vers 12 h 15, l’ancien capitaine de Chelsea John Terry a révélé le nom de son adversaire pour les huitièmes de finale de la Ligue des champions. Qualifiés in extremis, à la 2e place du groupe F, Marquinhos et ses coéquipiers s’exposaient à rencontrer une grande écurie d’Europe – le Bayern Munich, le Real Madrid ou Manchester City, pour ne citer qu’elles. Mais c’est la Real Sociedad qu’ils accueillent, mercredi 14 février à 21 heures, au Parc des Princes, pour le premier acte d’une double confrontation.
Sur le papier, la formation basque est moins prestigieuse et moins effrayante que les autres clubs qui pouvaient croiser le chemin des Parisiens. Elle n’a ni palmarès clinquant ni l’habitude de disputer la Ligue des champions, ses dernières participations remontant à 2003-2004 et 2013-2014. Actuelle 7e du championnat espagnol, elle n’a, en outre, remporté qu’une seule de ses huit dernières rencontres en Liga et devra composer, mercredi, avec un groupe décimé par les blessures.
Leader de Ligue 1 avec 11 points d’avance sur son dauphin Nice, qualifié pour les quarts de finale de la Coupe de France, invaincu depuis le début de l’année civile 2024, le club de la capitale, lui, peut se targuer d’une belle dynamique. Mais, en conférence de presse, à la veille du match, Luis Enrique s’est pourtant refusé à tout triomphalisme face à cet « adversaire qui ne te fait pas de cadeau ».
Deux éliminations précoces
Pas question d’appréhender ce rendez-vous dans le costume de favori. « Peu importe ce que je dis, (…) il faudra le démontrer sur le terrain. C’est là qu’il faut parler », a balayé le technicien espagnol du PSG. Le coach a encore en tête la phase de poules de cette édition 2023-2024, dont la Real a terminé meilleure défense – seulement deux buts encaissés, ce qui lui a permis de devancer l’Inter Milan, finaliste l’an dernier, dans le groupe D.
Il sait aussi qu’à l’inverse, les premiers pas européens de ses troupes ont été plus que poussifs. Avec deux victoires, deux matchs nuls et deux défaites, elles n’ont validé leur billet pour les huitièmes de finale lors de la dernière journée, à la faveur d’un nul sur la pelouse du Borussia Dortmund conjugué à la victoire de l’AC Milan contre Newcastle.
Le Paris Saint-Germain reste surtout sur deux éliminations précoces de la « coupe aux grandes oreilles », bien loin des ambitions affichées de s’inviter dans la cour des grands d’Europe. Alors, dans les rangs de la formation, on tente de dédramatiser l’échéance. « On ne parle que de la Ligue des champions depuis trois semaines. On en parle comme d’un match à la vie à la mort. Ce n’est pas le cas », a martelé Luis Enrique, samedi après la victoire des siens contre Lille (3-1) en championnat.
Même son de cloche, deux jours plus tard, dans la bouche de Fabian Ruiz. Oui, la double confrontation face à la Real Sociedad est « très importante » reconnaît le milieu de terrain, mais « on travaille pour progresser ». Si, comme toutes les autres équipes, les Franciliens veulent gagner la compétition, ils ne sentent pas pour autant « de pression ou d’obligation particulières », a-t-il insisté.
« L’avenir de Kylian, on n’en parle pas »
Méthode Coué ou non, la sérénité souhaitée par l’entraîneur a quelque peu été troublée par un feuilleton désormais récurrent : le devenir de son attaquant star, Kylian Mbappé, 25 ans, dont le contrat arrive à échéance le 30 juin. « On est focalisés sur le match. L’avenir de Kylian, c’est lui qui va le décider et aucun de nous. On n’en parle pas. On parle de football uniquement », a répété Fabian Ruiz devant les médias, mardi. Le sujet, pourtant, est sur toutes les lèvres.
A fortiori alors que les rumeurs de départ, cet été, pour le Real Madrid se font plus insistantes. Il n’y a « aucune évolution » dans ce dossier, « au moment où on aura décidé tous les deux, on vous le dira », avait coupé court le président du PSG, Nasser Al-Khelaïfi, il y a une semaine, en marge du Congrès de l’Union européenne des associations de football.
Touché à la cheville lors de la victoire contre Brest (3-1) en Coupe de France, le 7 février, et préservé, le 10 février, face au LOSC, le joueur aux 30 buts et 7 passes décisives en 29 matchs cette saison – toutes compétitions confondues – foulera bien la pelouse du Parc des Princes ce mercredi. Et le résultat de la double confrontation contre la Real Sociedad pourrait accélérer son choix.
Depuis son arrivée au PSG, à l’été 2017, Kylian Mbappé a pris part à sept campagnes de Ligue des champions – en comptant celle en cours –, pour une seule finale, perdue face au Bayern Munich en 2020. En cas de nouvelle sortie de route prématurée, l’ambitieux, dont le « plus grand rêve » est de soulever la « coupe aux grandes oreilles » avec le maillot du club de la capitale, pourrait en avoir assez de courir après une chimère. Le match retour se déroulera le 5 mars, à Saint-Sébastien.