Le président de la Fédération française de football, Noël Le Graët, a démissionné mardi après qu’un audit gouvernemental a révélé qu’il n’avait plus la légitimité pour diriger en raison de son comportement envers les femmes et de son style de management.
Le Graët, 81 ans, fait l’objet d’une enquête judiciaire pour harcèlement sexuel et moral présumé. Il avait déjà quitté ses fonctions en attendant l’examen des conclusions de l’audit par le comité exécutif de la fédération.
Il a présenté sa démission lors d’une réunion du comité exécutif mardi, selon un communiqué de la fédération.
Son vice-président Philippe Diallo assurera l’intérim des fonctions de Le Graët jusqu’en juin 2023, précise le communiqué.
Au milieu des critiques croissantes contre Le Graët l’année dernière, la ministre française des Sports, Amélie Oudéa-Castéra, a ordonné l’audit en septembre dernier.
Le rapport final, basé sur plus de 100 entretiens et l’analyse de divers documents, a conclu le mois dernier que le comportement de Le Graët envers les femmes était inapproprié, et a mis en évidence d’autres dysfonctionnements au sein de la fédération. Il a également noté que sa politique contre les violences sexistes et sexuelles n’est « ni efficace ni efficiente ».
La fédération a salué les “remarquables résultats sportifs et économiques” de Le Graët à la tête de l’instance du football depuis 2011. Elle a réitéré son “engagement fort contre les violences sexistes et sexuelles” et a cherché à prendre ses distances avec l’audit.
Le Graët entretient des relations solides avec le président de la FIFA, Gianni Infantino, et il continuera à travailler pour le bureau de la FIFA à Paris malgré sa démission.
Infantino a nommé Le Graët en janvier 2022 comme son délégué personnel au bureau satellite de la FIFA à Paris, qui comprend la liaison avec les fédérations membres en Europe et en Afrique.
“La Fédération française de football fait un travail remarquable, avait déclaré Infantino l’an dernier en annonçant sa nomination”, et j’ai souvent l’occasion d’échanger avec Noël Le Graët pour mieux comprendre comment l’exemple donné ici en France peut soutenir des projets de développement du football sur une base mondiale.
Le Graët est également candidat pour conserver son siège de 235 000 € par an au conseil d’administration de la FIFA, élu par les fédérations membres de l’UEFA.
Malgré la polémique entourant l’instance du football français, Le Graët n’a pas publiquement retiré sa candidature pour se présenter au vote du 5 avril au Congrès de l’UEFA à Lisbonne, au Portugal. Son adversaire prévu est Fernando Gomes, vice-président de l’UEFA du Portugal.