Alors que la réduction des dotations en heures supplémentaires dans l’éducation nationale
avait fait souffler un vent de colère chez les enseignants, les syndicats de policiers pavoisent. Les restrictions budgétaires de 10 milliards d’euros en 2024, annoncées par le ministre de l’économie et des finances, Bruno Le Maire, le 18 février, épargneront le ministère de l’intérieur. Du moins, en partie. A la manœuvre, les organisations professionnelles de la police ont obtenu gain de cause après avoir mené une discrète mais énergique campagne de mobilisation, à trois mois des Jeux olympiques et paralympiques.

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« Ils ont lâché du lest, se félicite Eric Henry, délégué national du syndicat Alliance. Parce que nous avons été contraints de mettre la pression. » Le 25 avril, les adhérents de cette organisation professionnelle ont organisé le blocage symbolique de l’arrivée de la « flamme des CRS », à Vélizy-Villacoublay (Yvelines), ultime étape d’un périple de 1 000 kilomètres destiné, selon la police nationale, à « renforcer l’esprit de cohésion [des CRS] et promouvoir le sport » au sein de l’institution. « Nous avons été patients mais nous n’avons pas à payer les querelles politiciennes », poursuit-il, évoquant « Bercy qui bloquait et Matignon qui se taisait ». Après plusieurs réunions entre les services du premier ministre, Gabriel Attal, et ceux des ministères de l’intérieur, de l’économie et du budget, Bercy s’est manifestement débloqué et Matignon a pris la parole dans une lettre adressée aux responsables syndicaux mercredi 24 avril.

« Comme vous le savez, écrit M. Attal, dans ce courrier portant sa signature et celle du ministre de l’intérieur Gérald Darmanin, un effort conséquent de redressement des finances publiques est nécessaire, et je veille à ce que l’ensemble des ministères y participent. Cependant, des engagements ont été pris (…). Nous souhaitons vous assurer qu’ils seront bien tous honorés. »

Manifestation annulée

Outre la revalorisation de l’indemnité journalière des CRS, le chef du gouvernement a également annoncé la validation d’une prime spécifique pour « les agents de tout le ministère investis dans la préparation ou le déroulement des Jeux » (entre 1 000 euros et 1 900 euros par agent) et des indemnités pour les « personnels des services territoriaux déplacés » et les personnels administratifs et techniques.

Deux jours plus tard, vendredi 26 avril, Gérald Darmanin faisait savoir à son tour que les textes réglementaires prévoyant l’octroi de ces primes, prévues dans un protocole datant de mars 2022 et qui tardaient à être concrétisées, étaient dorénavant publiés grâce à « l’arbitrage du président de la République et du premier ministre ».

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