Il y a près de 22 ans, la charmante Amélie Poulain entrait dans nos vies.
Le célèbre film de Jean-Pierre Jeunet Le Fabuleux Destin d’Amélie Poulain (Amélie) a reçu un large succès critique et est devenu l’un des plus grands succès internationaux pour un film français.
Force est de constater que les années n’ont pas été trop clémentes pour cette fantaisie parisienne. C’était peut-être le film le plus rentable en France en 2001, mais certains ont réévalué Amélie au cours des deux dernières décennies comme une affaire de style plutôt que de substance, tandis que d’autres estiment qu’il colporte une perception tordue et parodique de ce à quoi ressemble un «film français» et que son héritage durable est la Disneyfication de Montmartre.
Cependant, même les cyniques et ceux qui sont immunisés contre la fantaisie rêveuse n’auraient pas pu voir venir ce rebondissement.
Jean-Pierre Jeunet a révélé la véritable histoire d’Amélie dans un court métrage de 6 minutes qu’il a sorti intitulé “La véritable histoire d’Amélie Poulain” (“Amélie : The Real Story”), dans lequel il lâche une bombe de taille : Amélie n’est pas la serveuse au bon cœur que nous pensions connaître autrefois.
Elle est en fait une espionne recrutée par le KGB.
Vous ne le croyez pas ? Voir par vous-même:
Oui, c’est canon maintenant.
Composé de scènes emblématiques du film qui ont été réarrangées pour dévoiler les techniques d’espionnage d’Amélie et ses plans sournois d’espionnage (et comment concocter une crème brûlée au cyanure), cet oeuf de Pâques glorifié du réalisateur montre l’importance du montage dans le processus de réalisation d’un film et comment les images peuvent être réappropriées pour façonner de nouveaux scénarios. C’est un clin d’œil coquin aux fans qui prouve une fois de plus que les films se créent dans la salle de montage.
Lorsqu’il ne réorganise pas ses rêveries fantasques en histoires d’espionnage sournoises, Jeunet s’est fait plutôt discret sur grand écran.
Il a suivi Amélie avec Un très long engagement en 2004 et sa « satire sur le commerce mondial des armes » en 2009 Micmacs. Les deux se sont bien comportés mais ont pâli par rapport à Amélie de suivi national et international.
Son adaptation en 2013 de “The Selected Works of TS Spivet” de Reif Larsen a été bien accueillie mais n’a pas attiré le public, et le cinéaste a eu du mal à trouver des investissements pour ses futurs projets.
Après près d’une décennie d’absence, il sort Gros bug l’année dernière, une comédie de science-fiction tout à fait moyenne directement sur Netflix qui n’a pas réussi à recréer l’impact ou le consensus critique de ses premiers films acclamés épicerie fine, La cité des enfants perdus et Amélie.
Au moins, ce nouveau court métrage nous rappelle à quel point Amélie continue de l’être (au diable les cyniques) et que si vous décidez de fêter l’anniversaire du film le mois prochain, vous ne pourrez certainement plus regarder les grands yeux marrons d’Audrey Tautou de la même manière.