Suite à celle d’hier Journée internationale de la femmeplus d’une cinquantaine de musées français ont déclaré qu’ils continueraient à exposer des affiches réalisées lors des manifestations en Iran.
L’initiative, qui verra les institutions à travers le pays habiller leurs infrastructures avec des œuvres d’art liées aux manifestations, se déroulera pendant tout le mois de mars.
Depuis le début des émeutes en septembre dernier, les institutions culturelles iraniennes sont au point mort et la communauté artistique internationale a pris le relais pour documenter les événements.
Puisant dans l’iconographie iranienne, une communauté d’artistes mêle calligraphie persane et styles contemporains pour illustrer le soulèvement iranien sur les réseaux sociaux. De nombreuses affiches présentent image récurrente de femmes se coupant les cheveux ou retirer leur hijab.
Le compte @iranianwomenofgraphicdesign a catalogué cette collaboration transfrontalière sur un seul compte Instagram, et les différentes illustrations qu’elle rassemble ont servi de base à l’action de ce mois-ci en France.
A l’occasion de la Journée Internationale de la Femme, l’Atelier de Sérigraphie des Beaux-Arts de Paris et quatre institutions parisiennes (Musée d’Art Moderne de Paris, Palais de Tokyo, Beaux-Arts de Paris et Palais de la Porte Dorée) ont organisé une distribution gratuite de quelque 7 000 affiches.
Un communiqué de presse transmis par le Musée d’art moderne de Paris précise : « En affichant et en diffusant ces affiches, les institutions et structures culturelles donnent de la visibilité aux images de cette lutte et réaffirment leur soutien aux femmes et aux hommes iraniens face à la répression, ainsi que leur attachement aux valeurs d’émancipation et de liberté.
Odile Burluraux, conservatrice du musée et l’une des instigatrices du projet a raconté au Journal du Dimanche qu’un tel effort n’avait pas été vu “depuis les affiches qui ont émergé du mouvement ‘Je suis Charlie'”, suite aux attentats de Paris en 2015.
De Paris à Lyon, en passant par Lille et Toulouse, la rébellion de l’affiche est la manière dont le monde de l’art continue de faire preuve de solidarité.