René Martin, fondateur du festival de La Folle Journée de Nantes, le 17 janvier 2019.

Mis en cause dans les conclusions d’un rapport d’audit, René Martin, figure de la musique classique, a décidé de quitter ses fonctions de directeur du Centre de réalisations et d’études artistiques (CREA), une association qui organise notamment le festival La Folle Journée de Nantes. Le conseil d’administration du CREA a reçu, lundi 27 octobre, la lettre de démission de René Martin et « en a pris acte », selon un communiqué de l’association.

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Le CREA, fondé par René Martin et gestionnaire de plusieurs festivals, avait mandaté un audit après des révélations de presse sur des dérives dans sa gestion financière et son management. Les conclusions de ce travail « démontrent clairement que les principes d’exemplarité, de respect des droits des salariés et de lutte contre les violences sexistes et sexuelles, ont été bafoués », a affirmé, vendredi, la mairie de Nantes dans un communiqué annonçant la fin de sa collaboration avec René Martin.

La ville et la métropole de Nantes financent La Folle Journée à hauteur de 1,1 million d’euros sur un budget global de 4,7 millions. La municipalité évoque notamment « l’exposition des salariés à des contenus à caractère pornographique » et a adressé les conclusions de l’audit au procureur de la République de Nantes, Antoine Leroy.

La justice et l’inspection du travail vont être saisies

D’après ce dernier, l’audit conclut à des « dysfonctionnements manifestes » dans l’organisation et dans les conditions du travail au sein de l’association, des faits dont l’inspection du travail va être saisie.

Selon le parquet, le rapport fait également état de « comportements inappropriés » de la part de René Martin, 75 ans. « Ce qui est décrit dans ce document pourrait, de mon point de vue, mais seulement après que seront réalisées des investigations plus approfondies, caractériser des infractions pénales de type harcèlement au travail », a ajouté le procureur.

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René Martin a de son côté contesté « les accusations de comportements inappropriés, de harcèlement ou d’“hypersexualisation” des relations de travail », affirmant que l’audit « ne semble faire état ni d’aucun fait répréhensible, ni d’aucun fait constitutif de harcèlement ».

Dans son communiqué, le conseil d’administration du CREA « regrette profondément les événements qui ont conduit à cette situation » et « remercie René Martin pour son travail artistique et pour la réussite des manifestations exceptionnelles qu’il a initiées et portées au fil des années. »

« Il appartiendra aux autorités judiciaires de se prononcer sur la réalité et la qualification des accusations dirigées à l’encontre de René Martin », conclut l’association, qui organise chaque année plus de 1 200 concerts en France et dans le monde, selon son site Internet.

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Le Monde avec AFP

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