Limiter le trafic routier et réduire les émissions industrielles est nécessaire pour limiter l’exposition humaine à la pollution atmosphérique pendant les « brumes de sable », un phénomène naturel que le dérèglement climatique rend plus fréquent et plus intense, explique l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (Anses) dans un avis rendu mardi 14 octobre.

Fréquentes aux Antilles et en Guyane, mais aussi présentes dans l’Hexagone – en provenance du Sahara –, ces tempêtes de sable et de poussière, qui se manifestent par un ciel jaune orangé, font grimper les concentrations en particules dans l’air, explique l’Anses.

Alors que deux milliards de tonnes de sable et de poussière se retrouvent dans l’atmosphère chaque année, selon les Nations unies, elles sont « un enjeu croissant pour la qualité de l’air ambiant à l’échelle mondiale », a souligné l’OMS en 2021.

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Car en s’ajoutant à la pollution atmosphérique existante, les particules issues de ces phénomènes « peuvent conduire à un dépassement des seuils de qualité de l’air fixés pour protéger la santé humaine », poursuit l’avis, fondé sur les travaux de comités d’experts.

Tempêtes « plus fréquentes et plus intenses »

L’Anses recommande aux autorités de « réduire les sources de pollution d’origine humaine » (trafic routier, activité industrielle) pour « limiter l’exposition globale de la population à la pollution atmosphérique » pendant les épisodes de tempêtes, qui sont amenées à devenir « plus fréquentes et plus intenses, y compris en hiver, avec le dérèglement climatique ».

« Les brumes de sable sont un phénomène naturel qui nécessite d’agir là où il est possible de le faire, c’est-à-dire sur les émissions dues aux activités humaines, afin de réduire la concentration totale en particules et donc l’exposition de la population à la pollution atmosphérique, dont les effets sur la santé ne sont plus à démontrer », précise la scientifique Claire Dulong, coordinatrice de l’expertise scientifique.

Si certains de leurs effets négatifs sont connus – contamination par des éléments métalliques, introduction de pathogènes –, elles pourraient aussi contribuer à faire proliférer les algues sargasses et être associées à « une accélération de la fonte de la neige et de la glace », estime l’Anses.

Soulignant la nécessité de « poursuivre les recherches » sur les impacts, peu documentés, qu’elles ont sur la faune, la flore et l’environnement, l’agence appelle à « renforcer les politiques publiques d’amélioration de la qualité de l’air », dont l’impact bénéfique sur la santé est démontré.

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Le Monde avec AFP

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