Le commissaire Olivér Várhelyi, haut responsable de la politique d’élargissement de l’UE, va faire l’objet d’une enquête interne de l’UE pour avoir prétendument favorisé la Serbie lors des négociations d’élargissement du bloc.
L’eurodéputé S&D néerlandais Thijs Reuten, qui a aidé à rédiger le rapport du Parlement, a critiqué le commissaire.
“Nous avons vu ce commissaire ne pas répondre réellement aux initiatives sécessionnistes, de M. Dodik par exemple, en Bosnie. Ne pas répondre de manière adéquate aux actions de M. Vucic, déstabilisant la situation au Kosovo et aussi en Bosnie. Donc, cela nous inquiète. C’est pourquoi nous voulons enquêter, s’il remplit son travail conformément au code de conduite, parce que le code de conduite stipule que le commissaire doit représenter les intérêts de l’Union dans son ensemble et non l’agenda de certains États membres », a-t-il déclaré .
Bien qu’elle ait officiellement demandé son adhésion à l’UE, la Serbie a refusé à plusieurs reprises d’aligner sa politique étrangère sur celle du bloc. En décembre 2021, la Commission européenne a entamé des pourparlers d’adhésion avec Belgrade, malgré les tensions non résolues de la Serbie avec son ancien territoire du Kosovo.
Varhelyi a alors déclaré que “la Serbie fait un autre pas en avant très important vers l’adhésion à l’Union européenne”.
L’UE, en particulier la France et l’Allemagne, ont activement, mais sans succès, fait pression sur le président nationaliste serbe Vucic pour qu’il rallie son pays afin qu’il rejoigne les sanctions de l’UE et de l’OTAN contre la Russie. Il les a qualifiés d’ingérence « brutale » dans les affaires intérieures de la Serbie.
Várhelyi, citoyen hongrois et allié du Premier ministre nationaliste Viktor Orban, est soupçonné de se ranger du côté de la Serbie à la fois dans sa querelle avec le Kosovo et dans sa réticence à sanctionner la Russie afin de s’aligner sur les intérêts d’Orban.
Les législateurs européens sont également préoccupés par l’attitude de Varhelyi envers le dirigeant serbe de Bosnie à l’esprit séparatiste, Milorad Dodik.
Il a attisé à plusieurs reprises les flammes nationalistes et a évoqué la réunification de son mini-État bosno-serbe, la Republika Srpska, avec la Serbie. Les législateurs européens ont appelé à des sanctions contre Dodik.
Vendredi, des émissaires de l’UE et des États-Unis se rendront à Belgrade et à Pristina pour tenter de trouver une solution aux tensions ravivées entre Serbes et Kosovars.