A Lorient, une importante association soutenant le Nouveau Front populaire dénonce les « menaces » du maire et président de l’agglomération

Il se dit « inquiet » et « sidéré ». Mercredi 3 juillet, Max Schaffer, directeur d’Optim’ism, une association d’insertion créée en 1999, qui emploie 200 personnes dans le pays de Lorient (Morbihan), a reçu une lettre de Fabrice Loher, maire (UDI) de Lorient et président de l’agglomération.

Dans ce courrier, que Le Monde a consulté, l’édile s’étonne du soutien affiché au Nouveau Front populaire et au candidat de celui-ci dans la 5circonscription du Morbihan, l’écologiste Damien Girard, arrivé en tête du premier tour des législatives.

Ce dernier est aussi le principal opposant municipal de Fabrice Loher, qui écrit au président d’Optim’ism : « Je m’étonne particulièrement de cette position alors que votre association bénéficie de financements importants de l’Etat, de Lorient agglomération et de la Ville de Lorient et que sur la 5circonscription, le candidat du Nouveau Front populaire est opposé à la députée sortante, très investie dans le domaine de l’insertion (…). Nous en tirerons bien entendu toutes les conséquences en temps voulu. »

Le responsable de la structure dont le budget annuel de cinq millions d’euros permet de mener une multitude d’actions dans le maraîchage biologique, le transport à la demande et la livraison à vélo, s’agace : « Dans ce contexte politique exceptionnel, nous avons dépassé le silence de la neutralité en soutenant clairement le programme qui nous semble le plus proche de nos valeurs. Nous n’avions pas prévu de prendre une place particulière dans la campagne législative, mais aujourd’hui impossible de nous taire. Fabrice Loher n’a pas réagi sous le coup de la colère. Il a pris le temps d’écrire et de nous envoyer ce texte menaçant. Les financements publics ne sont pas des financements politiques. »

Contacté ce jeudi, Fabrice Loher assume : « Je n’accepte pas leur engagement. Cette association est financée par des deniers publics et se doit à un devoir de réserve. » L’élu promet des « conséquences » : « Tous les coups ne sont pas permis. Après les élections, nous aurons une conversation avec les responsables de cette structure pour savoir si elle est une association d’insertion ou un parti politique ! »

Benjamin Keltz (Rennes, correspondant)

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