De Paris à Périgueux, de Lyon à Laval, de Metz à Bordeaux, des rassemblements et des manifestations « contre le choc des savoirs et pour l’école publique » se sont déroulés partout en France ce samedi 25 mai. Du côté des syndicats, on annonce 15 000 manifestants à Paris, 1000 à Nantes ou à Rennes, 2000 à Lyon, ou encore 1200 à Toulouse. L’AFP fait état de 250 manifestants à Marseille. Le ministère de l’Intérieur annonce de son côté 11 500 manifestants en France dont 2 000 à Paris.

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Cette journée nationale de mobilisation s’est tenue à l’appel des principales organisations représentatives des personnels de l’éducation (FSU, UNSA, CGT, SUD, CFDT, FO), de la fédération de parents d’élèves FCPE et des organisations lycéennes (USL, FIDL, MNL). Elle avait pour objectif de fédérer les protestations locales qui ont lieu depuis l’annonce en décembre par Gabriel Attal, alors ministre de l’éducation nationale, du « choc des savoirs ». Cette réforme prévoit la labellisation des manuels scolaires, de nouveaux programmes scolaires ou l’instauration d’une « prépa seconde » pour les élèves qui n’auront pas le brevet, faisant de cet examen un sésame pour entrer au lycée.

Mais c’est l’instauration de groupes en français et en mathématiques en 6e et en 5e à la rentrée 2024 qui cristallise la contestation, ses opposants craignant un « tri social des élèves ». La souplesse introduite par les textes officiels, qui instaurent des groupes de besoin et non de niveau, n’atténue pas les oppositions. « On trie les déchets, pas les élèves », « enfants triés, société divisée », « non au tri, oui au savoir » pouvait-on lire sur les banderoles des différents cortèges. Au-delà des réformes en cours, c’est aussi la question des moyens donnés à l’école publique qui réunit les manifestants.

Protestation tous azimuts

« Maman vénère », « parents en colère »… Dans le cortège parisien, des familles sont venues grossir les rangs en ce rare samedi ensoleillé du mois de mai. Charlotte Le Gavrian habite le 18e arrondissement de Paris. Sur la pancarte scotchée à son sac à dos, est écrit « vive l’école publique et le collège unique avec du fric ». Ses enfants de 8 et 13 ans l’accompagnent. « Nos gamins vont dans des écoles où il est écrit “liberté, égalité, fraternité” sur le fronton. Où est l’égalité avec les groupes qui vont se mettre en place et ne donneront pas la même chance à tous ? Comment construire ensuite de la fraternité ? », s’interroge cette mère de famille, consultante de métier, qui a choisi de scolariser ses enfants dans les établissements scolaires de son secteur classés éducation prioritaire renforcée (REP + ) et qui « en est fière ».

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