Chaque vendredi, Le Monde Afrique vous présente trois nouveautés musicales issues ou inspirées du continent. Cette semaine, direction La Réunion, au large de Madagascar, où des artistes réinventent le maloya hérité des différents peuplements (européens, africains et indiens) de l’île française.
« Bouzé Bouzé », d’Etinsel Maloya
Rester au plus près des codes du maloya tout en flirtant avec le hip-hop et l’électro. C’est le défi que relève Etinsel Maloya dans l’EP Byin Arrivé, à paraître en décembre. Composé de huit jeunes musiciens et mené par Jordan Périgone alias « Lafrikin », ce groupe s’est fait connaître en 2023 avec le single éponyme, dans lequel il démontrait déjà sa capacité à fusionner la ferveur du maloya et l’énergie d’une jeunesse urbaine nourrie de ses racines africaines, européennes et asiatiques, et ouverte sur le monde.
Vendredi 24 octobre, il dévoile le clip de Bouzé Bouzé en avant-première pour Le Monde Afrique. Un titre inspiré des « kabars », ces fêtes réunionnaises où l’on danse jusqu’au bout de la nuit au son des percussions traditionnelles.
« Adyé Véli », de Saodaj
On retrouve les instruments emblématiques du maloya – le roulèr, le sati-pikèr, le kayamb et le bobre – dans la musique de Saodaj, mais ceux-ci sont cette fois-ci mis au service d’une énergie résolument rock, comme en témoigne le clip d’Adyé Véli, sorti le 16 octobre. Ce morceau, qui appelle à « regarder vers la lumière malgré l’obscurité du monde », figure dans le deuxième album du groupe, Lodèr la vi (« le parfum de la vie », en créole), à paraître le 7 novembre.
Fondé en 2011, Saodaj est mené par Marie Lanfroy, autrice, compositrice, interprète et photographe revenue sur son île natale après une vie de voyage, et Jonathan Itéma, auteur, compositeur et interprète diplômé de musiques réunionnaises au conservatoire de Saint-Pierre.
« Nasyon », de Luc Moindranzé Karioudja (feat. Didi, Fabrice Lambert, Jérémy Moindranzé)
Né en 1997 à Saint-Benoît, Luc Moindranzé Karioudja a été initié dès l’âge de 10 ans aux percussions traditionnelles lors de cérémonies, avant de se former au conservatoire local puis à l’Ecole nationale de musique de Villeurbanne, tout en apportant sa pierre à divers groupes de La Réunion et de métropole.
Le 19 septembre, il a fait paraître son premier album solo, Mon Balo, qui puise aux sources du maloya. « Dans cet album, je parle de ce qui se passe dans la vie quotidienne, explique l’auteur. Il y a une personne âgée qui enseigne la vie aux jeunes, une mère qui prie pour ses enfants avec une touche de tristesse afin de répandre l’amour »… et aussi un hommage à l’histoire du marronnage. Nasyon, ode à la résistance des esclaves en fuite.
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