L’économie de l’Union européenne devrait éviter “de justesse” une récession tant redoutée cette année, alors que l’inflation ralentit et que les prix du gaz poursuivent leur forte baisse, ouvrant la voie à des performances économiques meilleures que prévu, a déclaré la Commission européenne dans son dernier prévision.
Le rapport, publié lundi matin, offre une lueur de bonnes nouvelles dans un paysage encore très incertain et difficile qui reste intrinsèquement dépendant de la prochaine étape de la Russie dans son invasion brutale de l’Ukraine, qui approche de son premier anniversaire.
Pourtant, la Commission européenne est en mesure de prévoir que l’UE dans son ensemble connaîtra un taux de croissance de 0,8 % en 2023, contre 0,3 % dans les prévisions précédentes.
La zone euro augmentera quant à elle de 0,9 %, contre 0,3 % estimé à l’automne.
“Alors que l’incertitude entourant les prévisions reste élevée, les risques pour la croissance sont globalement équilibrés”, indique le rapport.
Parmi les 27 États membres, la Suède est le seul qui affiche un chiffre négatif pour cette année (–0,8 %) tandis que les autres présentent une croissance limitée mais positive.
L’Allemagne et l’Italie, deux pays fortement dépendants des combustibles fossiles russes et largement censés tomber dans une profonde récession, ont prévu des taux de 0,2 % et 0,8 %, respectivement.
Une récession technique est définie comme les deux quarts de la contraction économique, ce qui pourrait encore se produire dans certains pays même si le chiffre final pour 2023 finit par être positif.
De son côté, la France augmentera de 0,6 % tandis que l’Espagne augmentera de 1,4 % sur l’ensemble de 2023.
En ce qui concerne l’inflation, la Commission européenne estime que le pic record est passé et que les prix suivront progressivement la tendance à la baisse amorcée à la fin de l’année dernière.
L’inflation dans la zone euro devrait tomber à 5,6 % en 2023 et à 2,5 % en 2024, ce qui se rapproche de l’objectif annuel de 2 % fixé par la Banque centrale européenne.
Néanmoins, prévient l’exécutif, l’inflation sous-jacente, qui exclut la volatilité des prix de l’énergie et des aliments, “n’a pas encore atteint son pic”.
“Les risques d’inflation restent largement liés à l’évolution des marchés de l’énergie, reflétant certains des risques identifiés pour la croissance”, indique le rapport.
Les prévisions d’hiver de la Commission européenne s’appuient sur une série de projections qui, ces dernières semaines, ont amélioré les perspectives du bloc, notamment celles du Fonds monétaire international, de JP Morgan et de Goldman Sachs, qui ont repoussé la menace de récession.