En visite à Tokyo, Donald Trump a assuré, mardi 28 octobre, que Washington était un allié « au plus haut niveau » du Japon alors qu’il rencontrait la première ministre japonaise, Sanae Takaichi, en poste depuis une semaine.
« J’ai toujours eu un grand amour et un profond respect pour le Japon. Je tiens à vous assurer que ce sera une relation privilégiée (…) Nous sommes un allié au plus haut niveau », a-t-il déclaré avant leur entretien.
De son côté, la dirigeante japonaise a annoncé vouloir ouvrir « un nouvel âge d’or » des relations nippo-américaines, alors que Tokyo fait face à la montée en puissance militaire de son voisin chinois. Elle a lancé au président américain avoir « été très impressionnée et inspirée par vous ». La première ministre aurait aussi dit vouloir recommander Donald Trump pour le prix Nobel de la Paix, selon la porte-parole de la Maison Blanche, Karoline Leavitt.
Alors que Donald Trump est un adepte du donnant-donnant en matière diplomatique, et exige que les alliés des Etats-Unis musclent leurs dépenses militaires pour continuer à bénéficier de leur protection, Mme Takaichi a annoncé que son pays porterait à 2 % de son produit intérieur brut le budget de défense dès l’exercice fiscal actuel, qui s’achèvera le 31 mars prochain, avec deux ans d’avance sur le calendrier précédemment fixé.
Un accord pour « sécuriser » l’approvisionnement en terres rares
Lors de cette rencontre, les Etats-Unis et le Japon ont signé un accord-cadre pour « accélérer la sécurisation de l’approvisionnement en minéraux critiques et terres rares, indispensables au soutien de [leurs] industries, notamment de technologies de pointe », précise le texte publié par la Maison Blanche.
Ce document, signé par le président américain et la première ministre japonaise, prévoit une coopération accrue et une mobilisation de capitaux pour soutenir l’exploitation minière et le traitement dans les deux pays. Ils s’engagent notamment à « identifier conjointement » des projets propres à combler « les lacunes » de leurs chaînes d’approvisionnement – « y compris les produits dérivés comme les aimants, les batteries, les catalyseurs » – avec des mesures adoptées « dans les six prochains mois » pour soutenir financièrement des projets prioritaires avec pour outils des « mécanismes de soutien financier, des mesures commerciales, le cas échéant, et des systèmes de stockage ».
« Les participants entendent mobiliser le soutien des gouvernements et du secteur privé (…) par le biais de subventions, de garanties, de prêts ou (…) d’assouplissements réglementaires », ajoute cet accord qui intervient peu après l’annonce par la Chine de nouveaux contrôles sur l’exportation de technologies liées à ces terres rares, au grand dam des Etats-Unis, du Japon et de l’Europe.
Une alliance de pays contre les restrictions à l’exportation chinoise
La Chine assure plus de 60 % de l’extraction minière des métaux appelés « terres rares » et 92 % de leur production raffinée à l’échelle mondiale, selon l’Agence internationale de l’énergie. Ces matériaux sont essentiels pour le numérique, l’automobile, l’énergie ou encore l’armement. Certains, comme le néodyme ou encore le dysprosium, permettent de fabriquer de puissants aimants, dont la Chine assure 90 % de la production mondiale.
L’inquiétude sur les restrictions d’accès à l’offre chinoise pousse les pays occidentaux à s’efforcer dans l’urgence de diversifier leurs sources d’approvisionnement. « Le Japon est profondément préoccupé par les importantes restrictions à l’exportation de terres rares annoncées par la Chine et les puissances du G7 devraient s’unir sur cette question », avait d’ailleurs déclaré, à la mi-octobre, celui qui était alors le ministre nippon des finances, Katsunobu Kato.
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Les Etats-Unis et l’Australie ont par ailleurs récemment signé un accord sur ces minéraux critiques dont le sous-sol australien regorge, Canberra se posant ainsi en alternative fiable. En visite en Asie du Sud-Est, Donald Trump a également conclu, dimanche, deux protocoles d’accord avec la Malaisie et la Thaïlande pour « renforcer la coopération » sur les « minéraux critiques ». Dans un accord commercial signé parallèlement, la Malaisie a, de plus, convenu de faciliter l’accès aux « minéraux critiques » sur son sol, accélérant leur exploitation de concert avec des firmes américaines.

