
Une foule bigarrée assiste à la messe diffusée sur des écrans géants devant la désormais plus grande cathédrale orthodoxe du monde, à Bucarest. Des milliers de prêtres, de familles et de pèlerins, certains portant des habits traditionnels, d’autres tenant le drapeau roumain, et même européen, à la main, sont venus dimanche 26 octobre des quatre coins de Roumanie pour assister à la messe de sanctification des peintures. Cet événement annonce l’ouverture permanente du lieu de culte après quinze ans de chantier.
Tout y est démesuré : culminant à 127 mètres, la cathédrale est la plus haute du monde. Elle pourra accueillir 5 000 fidèles sous sa nef et plus de 23 000 sur son parvis. Elle possède aussi la plus grande iconostase, huit ascenseurs, ainsi que des salles de concerts et des abris antiatomiques. « C’est une expérience unique de joie immense », s’exclame Miruna, 16 ans, cheveux rouges et piercing au nez, qui a fait sept heures de train avec un groupe de lycéens, tous bénévoles dans une association religieuse.
Pour Zenovia Frigescu, 66 ans, habitante du quartier, c’est un moment « historique », que ses ancêtres « ont tant attendu ». La cathédrale avait déjà été brièvement ouverte pour la sanctification de l’autel en 2018, à l’occasion des 100 ans de la fondation de la « Grande Roumanie », surnom donné au pays entre les deux guerres mondiales. Cette fois, et même si des finitions sont encore à réaliser, l’Eglise roumaine a voulu marquer les 100 ans de la Patriarchie roumaine et les 140 ans d’autocéphalie (l’indépendance dans le christianisme orthodoxe), en présence du patriarche Daniel et du patriarche œcuménique de Constantinople, Bartholomée Ier.
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