“L’oiseau est libre”, a tweeté Elon Musk jeudi, annonçant qu’il avait a conclu son contrat de 44 milliards de dollars acheter Twitter d’une manière désormais synonyme de milliardaire.
Alors que sa méthode pour dire au monde que l’affaire était conclue était loufoque, d’autres en Europe l’ont déjà mis en garde avec un mot d’avertissement.
En réponse, le chef de la concurrence de l’Union européenne, Thierry Breton, a déclaré vendredi dans un tweet que “En Europe, l’oiseau volera selon nos règles” en référence à la loi sur les services numériques (DSA) du bloc.
Mais Musk, qui est désormais le PDG de facto de Twitter, a annoncé vendredi qu’il prévoyait de former un “conseil de modération de contenu” chez le géant des réseaux sociaux, ce qui pourrait être un moyen de contourner les règles européennes.
Musk a déclaré qu’il ne prendrait aucune “décision majeure sur le contenu” ni ne rétablirait aucun compte précédemment interdit avant la réunion du conseil.
À ce stade, on ne sait pas comment le conseil de modération fonctionnerait et s’il serait aussi indépendant que le modérateur de Meta, le conseil de surveillance.
“La surveillance indépendante de la modération du contenu a un rôle essentiel à jouer pour renforcer la confiance dans les plateformes et garantir que les utilisateurs sont traités équitablement. C’est un modèle que nous prouvons depuis 2020”, a déclaré un porte-parole du Conseil de surveillance dans un communiqué.
“Nous serions ravis d’avoir l’opportunité de discuter plus en détail des projets de Twitter avec l’entreprise”.
Qu’est-ce que le DSA et pourquoi cela peut-il être un casse-tête pour Musk ?
L’UE a approuvé la législation DSA plus tôt en octobre pour réglementer les plateformes de médias sociaux et elle promet de changer la façon dont le discours en ligne est arbitré, non seulement en Europe mais dans le monde entier.
Il vise en particulier les discours de haine, les fausses informations et l’extrémisme, en particulier dans les grandes entreprises de médias sociaux. Mais cela affecte également les places de marché en ligne, les très grandes plateformes en ligne et les très grands moteurs de recherche en ligne.
L’AVD a été publiée dans le Journal officiel de l’UE le 27 octobre mais n’entrera en vigueur qu’en 2024, juste à temps pour les élections présidentielles américaines.
Qu’y a-t-il dans le livret de règles DSA ?
Le document juridique final de 300 pages comprend :
Règles de traitement des contenus illégaux :
La loi dicte le processus d’action des fournisseurs de services numériques pour supprimer rapidement les contenus illégaux.
Les utilisateurs peuvent contester les décisions de modération de contenu :
Les plateformes en ligne doivent informer les utilisateurs concernés avec des explications détaillées si elles bloquent des comptes ou suppriment du contenu. Les utilisateurs auront également le droit de contester les décisions.
Plus de transparence sur la publicité en ligne :
Les plateformes doivent montrer comment fonctionnent leurs systèmes de modération de contenu et algorithmiques et indiquer aux utilisateurs pourquoi ils ont été ciblés par une publicité et comment ils peuvent modifier les paramètres de ciblage.
Que se passe-t-il si les règles DSA ne sont pas respectées ?
Si de très grandes entreprises enfreignent les règles, elles peuvent être condamnées à une amende pouvant aller jusqu’à 6% du revenu mondial annuel de l’entreprise ou du chiffre d’affaires d’un fournisseur de services en infraction.
Mais cela pourrait aller encore plus loin qu’une lourde amende.
Pour les plateformes voyous refusant de se conformer à des obligations importantes et mettant ainsi en danger la vie et la sécurité des personnes, il sera possible en dernier recours de demander au tribunal une suspension temporaire de leur service.
Comment le DSA pourrait-il affecter Musk ?
Musk ramènerait des utilisateurs actuellement interdits sur Twitter, qui pourraient inclure l’ancien président américain Donald Trump, des néo-nazis et des utilisateurs de QAnon sur Twitter.
Cependant, le PDG de Tesla et SpaceX a déclaré à Breton en mai que la DSA était “alignée” sur sa pensée et qu’il “était d’accord avec tout” dont lui et le commissaire européen avaient discuté sur la législation.
On ne sait pas si Musk tiendra parole, que Breton a de nouveau partagé sur Twitter vendredi pour rappeler au nouveau patron des médias sociaux.