LA LISTE DE LA MATINALE
Ce week-end, nous vous invitons à vous passionner pour l’histoire et pour l’écologie avec six podcasts où il sera question d’océans, de forêts, de racisme, de femmes célèbres et de bruits qui nous entourent, sans oublier un petit détour sur le terrain des cybermenaces.
Les mille et une vies d’Isabelle Autissier
Que c’est bon de l’entendre. D’entendre sa liberté. Et d’abord sa liberté de ton. Car Isabelle Autissier n’est pas du genre à se laisser marcher sur les bottes et a suffisamment de bouts dans son sac de voile pour ne pas se laisser enfermer dans une case. D’ailleurs, lors de cet épisode d’« Into The Wind, le podcast des marins qui font des phrases », c’est tout à la fois la femme et la navigatrice, l’autrice et l’activiste qui est ici interviewée (et entendue !) par Pierre-Yves Lautrou.
Il sera d’abord – et alors qu’Isabelle Autissier vient de publier un roman (Le Naufrage de Venise, Stock, 266 p., 20,50 euros) – question de littérature et d’écriture. Longtemps, un peu trop sans doute, elle a été « la fille qui a fait le Vendée Globe et qui écrit ». Jusqu’à ce jour de 2015 où Soudain, seuls se retrouve sur la première liste du prix Goncourt. Longtemps aussi, trop sans aucun doute, elle aura été la première femme à faire le tour du monde en solitaire. Quand on le lui rappelle, elle aime à dire : « A la maison, on ne m’a jamais dit : parce que tu es une fille. » Merci maman, merci papa – grâce auxquels, elle commence à naviguer. Bosser pour. Apprendre. C’est cela, cette curiosité, qui lui a fait franchir des pas, donné envie d’aller de l’avant et d’y aller, tout simplement.
C’est aussi parce que, face à l’urgence environnementale, bien décidée à ne pas rester sans rien faire, elle est devenue – en 2009 – présidente de WWF. De cela aussi il est question lors de cette interview au long cours, et c’est bien salutaire.
L’épisode d’« Into The Wind » (2 heures) est à retrouver sur Spotify, Deezer, etc.
Cléopâtre, navigatrice hors pair
D’abord rire, avouons-le, car qui d’autre que Philippe Collin oserait commencer ainsi et prétendre que l’histoire de Cléopâtre débute au XXe siècle ?
Et d’emblée se dire que non seulement il a raison, mais que, décidément, et sans jamais sacrifier l’exigence ni la précision du propos, il déploie des talents de conteur hors pair, sachant, par une trouvaille d’écriture, une relance, une archive, entretenir le suspense. Qu’il arrive, et ce sur des sujets historiques parfois ardus, à nous donner envie de « binger » comme s’il s’agissait de la dernière saison d’une série particulièrement réussie. Mais, comme cet historien de formation dirait sans doute : reprenons.
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