Le parti centriste D66 a remporté les élections législatives aux Pays-Bas, selon les projections de l’agence de presse locale, ANP, vendredi 31 octobre. Le décompte des voix montre que le leader d’extrême droite, Geert Wilders, n’a pas réussi à combler son retard. Le président de D66, Rob Jetten, est bien placé pour devenir le plus jeune dirigeant de la cinquième économie européenne, mais de longues négociations de coalition l’attendent.
Une projection publiée jeudi après le dépouillement de près de 99,7 % des suffrages voyait les deux formations politiques au coude-à-coude.
Les projections de l’ANP ont immédiatement été reprises par plusieurs médias néerlandais, dont la chaîne publique NOS. Alors que les résultats d’une circonscription et les votes des Néerlandais à l’étranger restent à déterminer, Rob Jetten détient une avance de 15 155 voix.
Les votes par correspondance sont en cours de dépouillement à La Haye. Les résultats ne seront pas annoncés avant lundi soir au plus tôt. Les expatriés ont toujours voté pour des partis plutôt du centre et de la gauche. Lors des dernières élections, en 2023, le D66 avait devancé le Parti pour la liberté (PVV) de près de 3 000 votes par correspondance.
« Eclaireur »
Mardi, les principaux responsables politiques se réuniront au Parlement pour élire un « éclaireur », nom donné à la personne qui sondera les partis afin de déterminer qui est prêt à travailler avec qui. Le chef du parti ayant obtenu le plus de voix choisit l’éclaireur et prend la tête du difficile processus de formation d’une coalition, qui durera plusieurs mois. D’ici là, le premier ministre par intérim, Dick Schoof, reste aux commandes. « Je pense que je serai toujours premier ministre à Noël », a-t-il déclaré vendredi.
Tous les partis ont exclu Geert Wilders, qui a torpillé la dernière coalition en retirant le PVV à la suite d’un différend sur l’immigration.
Rob Jetten devra former une coalition de partis partageant les mêmes idées, avec une majorité d’au moins 76 sièges au Parlement, qui compte 150 membres. Pour y parvenir, il devra s’allier avec le parti de centre-droit CDA (18 sièges), le parti libéral VVD (22 sièges) et le groupe de gauche Verts/Travailliste (20 sièges). D66 dispose de 26 sièges.
Cependant, des interrogations subsistent quant à la possibilité d’une collaboration entre le VVD et le groupe Verts/Travailliste. La dirigeante du VVD, Dilan Yesilgöz, a déclaré avant les élections qu’une alliance avec le groupe Verts/Travailliste « ne fonctionnerait pas » et qu’elle souhaitait une coalition de centre-droit. Lundi, le groupe Verts/Travailliste élira un nouveau leader après la démission de l’ancien vice-président de l’UE, Frans Timmermans. Ce dernier et Dilan Yesilgöz sont connus pour leurs relations difficiles. Un nouveau leader des Verts/Travailliste pourrait donc faciliter la voie vers un partenariat.
Bien que Geert Wilders ait vu son soutien s’amoindrir – sa formation comptera sept députés au nouveau parlement, contre trois auparavant –, d’autres partis d’extrême droite ont obtenu de bons résultats. Le Forum pour la démocratie (FvD), un parti nationaliste qui souhaite se retirer de l’accord Schengen de libre circulation des personnes au sein de l’UE, a plus que doublé son score. Le parti d’extrême droite JA21, qui se décrit comme un « parti libéral conservateur ayant une vision positive des Pays-Bas », est également passé d’un siège à neuf.
