Environ 70 % des vols ont été annulés à l’aéroport de Paris-Orly, samedi 25 mai, et autant le seront dimanche, suite à un appel à la grève d’un syndicat de contrôleurs aériens, un mois après une première protestation ayant conduit à l’annulation de milliers de vols.

L’UNSA-ICNA, deuxième syndicat représentatif des aiguilleurs du ciel (17 % aux dernières élections professionnelles), réclame des « effectifs adéquats », jugeant que l’accord signé fin avril entre la Direction générale de l’aviation civile (DGAC) et le principal syndicat des contrôleurs, le SNCTA (60 % des voix), ne les garantit pas.

A la suite de cet appel à la grève, la DGAC a demandé vendredi aux opérateurs aériens de réduire de 70 % leur programme de vols commerciaux, d’abord pour samedi à l’aéroport de Paris-Orly, avant d’étendre quelques heures plus tard cette demande à la journée de dimanche, selon des « notices pour les missions aériennes » (Notam) publiées par la DGAC.

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Les vols vers les outre-mer, nombreux à Orly, devraient être épargnés au nom de la « continuité territoriale ». « Il y avait environ une heure et demie de retard à l’arrivée ce matin » sur les vols maintenus, « mais la situation s’est nettement améliorée », a déclaré un porte-parole de la DGAC samedi après-midi.

« Cette grève est absolument inadmissible », puisqu’un accord avait été signé, a dénoncé François Déletraz, président de la Fédération nationale des associations d’usagers des transports (Fnaut). « On va arriver un jour ou l’autre à une réglementation du droit de grève pour un métier qui est (…) un monopole d’Etat », a-t-il estimé sur BFM-TV. « A terme, au lieu de se déclarer quarante-huit heures à l’avance, on devrait les obliger à se déclarer soixante-douze heures à l’avance », pour éviter les nombreux passagers se rendant à l’aéroport avant de savoir si leur vol est maintenu ou non, a-t-il ajouté.

Demande d’augmentation de salaire

Le trafic aérien avait déjà été fortement perturbé le 25 avril, en pleines vacances scolaires, sur l’ensemble des aéroports français et, par ricochet, en Europe, à cause d’une grève du contrôle aérien français. Un accord avait été conclu à la dernière minute avec le SNCTA, mais trop tard pour éviter des milliers d’annulations.

Les contrôleurs protestaient contre les mesures d’accompagnement d’une refonte du contrôle aérien français, notamment des dispositions salariales. Ils réclamaient, entre autres, une augmentation de 25 % des rémunérations étalée sur cinq ans. Si l’accord conclu n’a pas été officiellement détaillé, selon Les Echos, les contrôleurs avaient obtenu des hausses de salaire allant de 226 à 1 001 euros par mois.

Vendredi, le gouvernement avait regretté cette nouvelle grève. « Je déplore le comportement de quelques agents au niveau local, qui refusent de reconnaître la légitimité d’un accord majoritaire et en font payer le prix aux passagers. J’en appelle à leur responsabilité », avait déclaré le ministre délégué aux transports, Patrice Vergriete.

Pour l’UNSA-ICNA, cet accord salarial ne règle pas la question des « sous-effectifs » qui se profilent à Orly, selon elle, à l’horizon 2027. « Nos managers persistent, pour Orly, dans la pingrerie et les calculs d’apothicaire qui feront rapidement retomber les équipes en sous-effectif », a affirmé le syndicat dans un tract.

Parallèlement à cette mobilisation, l’USAC-CGT a déposé un préavis de grève du 23 au 30 mai pour protester spécifiquement contre l’affaiblissement du « maillage territorial » prévu, selon le syndicat, par la réforme du contrôle aérien.

Le Monde avec AFP

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